Petite histoire de Saint-Symphorien
Le blason
Ecu français moderne XVIIIe siècle. Créé par l’équipe municipale en 1950
Coupé mi-parti, au 1 a) d’azur à un bâton de pasteur d’argent posé en barre, b) de sinople à trois glands d’argent posés deux et un, au 2 de gueules à un pin arraché d’argent.
Il évoque le milieu naturel de la commune, principalement la forêt de pins et de chênes. La canne de berger rappelle l’importance qu’avait autrefois l’élevage ovin.
La commune
Cette paroisse en bordure du parc naturel régional des Landes de Gascogne, à la limite nord des Landes Girondines, domaine de la grande forêt de pins et fougères est célèbre pour son chalet de « Jouanhaut », à l’ouest de Saint-Symphorien. Ce chalet est la maison où François Mauriac, enfant et adolescent, venait passer ses vacances en famille. C’est une maison landaise typique aux poutres de l’auvent à devise latine, sculptées et datées de 1787. L’écrivain y a situé l’action de son beau roman « Thérèse Desqueyroux ». La maison de Thérèse, ‘l’Argelouse » est à trois kilomètres du village. Il y a également écrit le « Mystère Frontenac ». La vaste, belle, silencieuse et parfois inquiétante forêt si souvent évoquée par le poète, a été dévastée par le feu en 1943 et 1949.
Saint-Symphorien possède également une jolie église gothique du XVe siècle aux clefs de voûte historiées : écusson de France, bon pasteur avec sa houlette et ses brebis, car Saint-Symphorien a longtemps conservé une vocation pastorale.
Petite histoire de la commune
Notre commune semble avoir toujours porté le nom de Saint-Symphorien. Dans de vieux textes en gascon, elle est appelée « Saint-Souffrian », et quelques fois « Saint-Surian ».
Quelques traces d’occupation de la région pendant la préhistoire ont été retrouvées (urne funéraire en bon état lors de travaux de terrassement chez un particulier ainsi qu’un dépôt de poteries).
Au cours du 1° siècle, la région est traversée par les légions romaines qui lui apportent entres autres la religion chrétienne. Au 7 °siècle, ce seront les Arabes.
Jusqu’à la Révolution, l’histoire de Saint-Symphorien s’identifie avec celle de Castelnau-de-Cernes, donc avec celle des Albret, tout au moins avant l’accession de Henri IV au trône.
Le château de Castelnau est construit par Amanieu VI vers 1245. Les paysans du Cernes doivent contribuer à l’entretien du château où se tient une foire annuelle. Le moulin attenant compte parmi ceux des Albret, qui, selon l’usage, en ont le monopole.
Dès 1274, il est fait mention de Saint-Symphorien dans les « pouillés » (documents traitant des finances des diocèses, paroisses, cures, etc.). Ce qui laisse à penser qu’il existe déjà une chapelle sous ce vocable, vraisemblablement près de la Hure, vers l’église actuelle.
Du 12° au 14°siècle, la Guyenne sera disputée entre Anglais et Français, avec malheureusement les destructions que cette situation engendre. Au cours d’affrontements entre partisans du roi d’Angleterre et du roi de France, le château de Castelnau, avec l’ensemble des terres lui appartenant, change souvent de propriétaire. Le sire d’Albret, Amanieu VIII, s’allie au gré de ses intérêts à l’un ou à l’autre, avant de se ranger dans le camp français, en 1368, à l’occasion de son mariage avec Marguerite de Bourbon, sœur de l’épouse du roi de France Charles V.
Le 13 novembre 1656, dame Marguerite de Vicose, dame de Castelnau de Cernes, de Cazeneuve, Balizac et autres places, entame une transaction avec les « manans et habitants » de la dite terre de Castelnau afin de fixer les droits et devoirs de chaque partie.
Pour la paroisse de Saint-Symphorien, maître Raymond Dutauzin, praticien, et Peys Martin de Jouanhaut, sont désignés « procureurs ayant charge des habitants de la dite paroisse » par procuration rédigée et détentue par Lapeyre, notaire royal.
Les répercussions de la révolution française sur la vie courante des « Paroupians », ou habitants de St Symphorien s’installeront lentement, sans violence sinon verbale. La paroisse de St Symphorien devient en 1793, la commune de Saint Symphorien et prend, pour peu de temps il est vrai, le nom de « Lahure » nom du ruisseau la traversant. La famille Martin, faisant partie de la population parlant français s’investit dans les nouvelles institutions.
Et la vie continue sous les divers gouvernements suivants Empire, 2° république, 2° empire et là, ce sont des bouleversements économiques qui interviennent :
- Remplacement progressif de l’élevage des moutons par les grandes plantations en pins maritimes,
- Gemmage des pins et distillation de l’essence de térébenthine
- Vente des landes communales pour permettre la construction des écoles communales de garçons en 1859,
- Implantation des voies ferrées à partir de 1873, et surtout de l’atelier ferroviaire qui fonctionnera de 1886 à 1977
- Création du Cercle Ouvrier
La première brigade de gendarmerie à pied est créée à Saint-Symphorien vers 1851-1852. Elle est logée chez M. Dupart Jeanty. Un bail consenti le 19 janvier 1852, pour un immeuble qui a été aménagé spécialement à cet effet, est approuvé par le ministère de la Guerre. Cet immeuble, construit avant 1843, est situé aux coins du cours de Verdun et de la rue Lapeyre.
En 1866, le conseil municipal considère que la brigade, composée d’un brigadier et de quatre gendarmes, est suffisante pour maintenir la tranquillité dans le canton et veiller à la sûreté publique.
Depuis toujours, les affrontements nationaux et surtout internationaux se traduisent par des destructions, heureusement peu nombreuses dans notre région située loin des zones de combat, mais aussi par des morts. La population masculine de notre commune n’a pas été épargnée, campagnes napoléoniennes, expéditions du 2° empire, guerres coloniales, guerre de 1870, « Grande Guerre » de 14/18, qui a laissé une profonde empreinte dans la vie de nombreuses familles, guerre de 39/45, avec des répercutions encore sensibles aujourd’hui, guerre d’Indochine, guerre d’Algérie…
Entre 1918 et 1939 la « modernisation » s’accélère avec la généralisation de l’industrialisation, la mécanisation, l’arrivée opportune d’ouvriers italiens, espagnols, puis plus tard portugais sans oublier l’acquis des luttes sociales. Ce processus se poursuivit dès 1945 et s’intensifie de nos jours, modifiant profondément le mode de vie de notre commune.
Quelques faits significatifs dans la vie paroupiane :
- 1957 l’installation du réseau de distribution d’eau débute
- 1972 arrêt définitif du moulin de l’Escroumpe
- Dans les années 1977-1983, une nouvelle école primaire et le restaurant scolaire sont construits
- En 1979, la Solidarité paroupiane et la Gym volontaire se structurent
- 1987 ouverture de la résidence des personnes âgées
- Le collège de Saint-Symphorien prend le nom de François Mauriac en 1994
- Une maison du tourisme s’ouvre en 1995
- Guy Dupiol est élu Maire en 1995, pour quatre mandats consécutifs
- Le carnaval renait en 1997. La même année, un Noël pour les enfants de la commune voit le jour
- Le marché de Noël s’installe en 1998
- Installation d’une usine de conditionnement de carottes lou Madrouquet, et l’année suivante celle d’Escobois, du groupe Gascogne
Les chemins de fer économiques de Gironde – Jean Perroteau et Patrice Durbain – Editions du Cabri
Un très beau livre retraçant l’histoire Des chemins de fer économiques de Gironde et notamment l’installation sur le territoire de la commune d’un atelier de réparation des voies ferrées, écrit par Jean Perroteau et Patrice Durbain est paru aux éditions du Cabri. Vous pouvez vous le procurer à la Médiathèque Jean Vautrin de Saint-Symphorien, pour la somme de 49 €.
Avant l’arrivée du chemin de fer les communications, en Gironde, étaient subordonnées à la traction hippomobile et aux routes et chemins mal entretenus, avec une lenteur et un coût qui pénalisaient les activités économiques.
C’est donc un réseau très étendu sur l’ensemble du département avec 272 km de voies dont 50 km en Blayais qui voit le jour. Si c’était un tracé structuré et étendu, il avait aussi la qualité de communiquer avec les grands réseaux et le port. Incontestablement ce réseau va faciliter les déplacements dans des conditions confortables et rapides, il va développer les relations entre les communes rurales vers Bordeaux et son port, l’installation d’habitants et d’entrepreneurs, permettre l’éclosion des stations balnéaires, l’arrivée d’usines de traitements des bois et de la résine, l’écoulement des produits de la forêt et du nord du bassin d’Arcachon, l’accessibilité à des trains spéciaux lors des foires ou des fêtes, des courses de chevaux.
Un véritable lien social est désormais installé par le désenclavement de villages isolés. L’installation d’un atelier dès 1873 à Saint-Symphorien permet de maintenir le matériel roulant et de le modifier, puis avec l’extension du réseau, les chemins de fer Économiques édifièrent un autre vaste atelier-dépôt à Lacanau sur la ligne de Lesparre à Facture, ce qui améliora les réparations et rénovations pour le service des trains et l’embauche d’ouvriers supplémentaires qui fera vivre aisément de nombreuses familles.
Ce sont aussi les images des voyageurs, les aléas du service, la prospérité, la vie ferroviaire décrits dans ce livre qui tendent à rendre hommage aux hommes qui ont su décider et construire ces lignes, ainsi qu’aux employés de la voie, du roulement, de l’entretien qui par leur attachement à la compagnie, ont su apporter des services inestimables.
Bibliographie
Blasons des communes de la gironde – Jean Jacques Déogracias
Notre village – Notes et souvenirs sur Saint-Symphorien – Christiane Filleau
Le patrimoine des communes de la Gironde – Tome 2